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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
son seul mérite n'eût pas obtenue. Le prix de la tapisserie était fixé à 30 livres l'aune carrée de Paris.
De ce premier travail, non plus que d'une tenture commandée, le. 30 mars 1630, pour le couvent de Saint-Etienne de Reims, il ne subsiste aucun vestige. Probablement Pepersack avait donné toute satisfaction à ses clients, puisque c'est à lui que l'archevêque Henri de Lorraine confia, par contrat passé le 29 novembre 1633, l'exécution de la suite de la Vie de Jesus-Christ, conservée au­jourd'hui à la cathédrale. L'ensemble se composait de vingt - six pièces, seize grandes et dix petites. On n'en possède plus que dix-sept. Détail particulièrement intéressant : les cartons dè Pierre Murgalet, qui avait été chargé cette fois aussi du dessin des mo­dèles, existent encore, en partie du moins, et nous apprennent que le peintre se contentait ordinairement de donner le dessin des com­positions, avec quelques indications sommaires sur les couleurs, le choix des tons restant à la discrétion presque absolue du tapis­sier. Cette latitude laissée à l'exécutant ne valait-elle pas mieux que les limites étroites dans lesquelles il se trouve aujourd'hui renfermé par les exigences des peintres?
Les vingt-six pièces'commandées par l'archevêque pour la ca­thédrale entraînèrent une dépense de 15,800 livres, au taux de 36 livres l'aune carrée. Sans doute les œuvres de Pepersack sont loin d'égaler les belles tapisseries bruxelloises ou françaises de la même époque ; mais elles se font remarquer par un réel sentiment des conditions de l'art décoratif. Les bordures surtout méritent l'attention.
Bien que Flamand d'origine, Pepersack peut être compté parmi les artisans français, car la plus grande partie de sa carrière s'é­coule, dans la ville de Reims, où il ne cesse d'entretenir plusieurs métiers en activité de 1627 à 1647.
.'On doit encore à M. Loriquet, bibliothécaire de Reims, la con­naissance de deux marchés : l'un en date de 1638, par lequel le maitre tapissier s'engageait à exécuter une tenture de Théagène et Chandée pour un habitant de Reims; l'autre, de 1647, ayant trait à une commande de sept ou huit pièces pour l'église Notre-Dame de Paris. .
Pour ces diverses.entreprises, Pepersack avait sous sa direction un certain nombre d'ouvriers. Les noms de plusieurs' d'entre eux ont été conservés. Des Flamands figurent dans le nombre;